Protéger la migration des tourterelles des bois
La Tourterelles des bois, oiseau migrateur classé « en danger » sur la liste rouge de l’UICN est une espèce dont la population diminue drastiquement depuis quinze ans. Son taux de mortalité atteint notamment son pic lors de la migration de l’espèce. Cette période s’accompagne en effet de chasses récréatives très intense en France, en Espagne et au Maroc, pays survolés pendant la migration.
En 2021, la France et l’Espagne ont agi pour faire diminuer la chasse en fixant des quotas de prélèvement nuls pout cette espèce. Cependant, les prélèvements ne sont pas quantifiés au Maroc et aucune estimation n’est disponible sur les effectifs chassés. La Ligue de la Protection des Oiseaux (LPO) se lance donc dans un suivi de cette population, en compagnie du Centre de recherches sur la biologie des populations d’oiseaux du Museum National d’Histoire Naturelle, pour comprendre l’impact de la chasse sur cette espèce.
Pour comprendre si le haut taux de mortalité de la Tourterelle résulte d’une chasse importante dans le pays survolé, la LPO souhaite suivre la migration de cent tourterelles des bois grâce à des balises, afin de détecter les zones de mortalité majeures. L’objectif est de rendre la capture la moins traumatisante possible pour l’oiseau. Pour cela, la pose des balises est réalisée par des bagueurs formés, et le poids de l’appareil ne dépasse pas 5% de celui de l’oiseau. En analysant les données collectées, la LPO pourra cibler les zones de chasses et apporter ainsi des preuves concrètes à l’appui de ses actions militantes et juridiques, qui visent à interdire la chasse à la tourterelle des bois sur l’ensemble des territoires où elle passe.
A propos de l’association :
Depuis sa création en 1912, la LPO se donne comme mission de protéger les oiseaux et leurs milieux naturels en luttant pour le respect des zones protégées et contre les abus de chasse et le braconnage. Pour cela, elle vise à améliorer les connaissances en sensibilisant petits et grands, naturalistes et amateurs, et mène des actions concrètes de protection en mobilisant les pouvoirs publics. Ainsi, elle intervient sur de nombreux programmes de conservation d’espèces sensibles ou menacées et de leurs habitats, développe des opérations de suivi scientifique et loue, acquiert et gère des terrains.
Crédits photos : Emile Barbelette